Le robot chinois Zhurong détecte une activité aquatique récente sur Mars

Le robot d'exploration chinois Zhurong a détecté des traces d'eau datant d'un peu plus d'un million d'années à la surface de Mars. Cette découverte confirme l'hypothèse selon laquelle l'eau a joué un rôle essentiel dans la formation de la surface de la planète, même à une époque relativement récente.

Mars

Zhurong, que la Chinese National Space Administration (CNSA) n'a pas encore pu sortir de son hibernation, a détecté des signes d'activité aquatique récente sur la planète rouge avant d'entrer en hibernation au début de l'automne. Cette découverte a été annoncée par une équipe de chercheurs de l'Académie chinoise des sciences, dont les travaux ont été publiés le 28 avril dans la revue Science Advances. L'équipe a analysé les données recueillies par le rover en mai 2022 dans la région d'Utopia Planitia, une vaste plaine de l'hémisphère nord.

Au cours de son exploration de la région, Zhurong a orienté ses instruments vers quatre dunes en forme de croissant recouvertes de fines croûtes et de crêtes fracturées, afin d'en révéler la composition. Des analyses complémentaires en laboratoire ont montré que ces couches de résidus résultaient de la fonte de petites poches d'eau entre 400 000 et 1,4 million d'années. Leur composition chimique a révélé la présence de minéraux hydratés, tels que des sulfates, de la silice, de l'oxyde de fer et des chlorures, comme le détaille l'équipe chinoise dans le rapport d'étude.

Ces dernières années, grâce à une série de missions d'observation et aux premières expéditions de robots sur le sol martien, les preuves de la présence d'eau ancienne à la surface se sont accumulées. Mars a connu des rivières, des lacs et des océans, comme en témoignent les traces géologiques. Il y a environ 3 milliards d'années, à la suite de changements climatiques spectaculaires, une grande partie de cette eau a gelé, mais elle reste présente en quantités significatives sous forme de glace aux pôles.

Selon le chercheur Xiaoguang Qin, qui a dirigé les travaux, d'importantes quantités d'eau provenant de ces régions pourraient avoir été transportées vers des latitudes plus basses lorsque les calottes polaires de la planète ont libéré de grandes quantités de vapeur d'eau il y a quelques millions d'années, à la suite d'un changement d'inclinaison de la planète qui les a exposées plus directement au soleil. Les températures glaciales de la planète ont condensé la vapeur d'eau à la dérive et l'ont laissée tomber sous forme de neige loin des pôles, comme l'explique Space.com, qui rend compte de cette recherche.

Les sels présents dans les dunes martiennes auraient alors réchauffé la neige tombée et l'auraient fait fondre suffisamment pour former de l'eau salée. Celle-ci se serait ensuite rapidement évaporée, laissant derrière elle du sel nouvellement formé et d'autres minéraux qui se seraient infiltrés entre les grains de sable de la dune, les cimentant pour former une croûte. L'équipe chinoise suggère de poursuivre les recherches sur de nouvelles missions visant à détecter les microbes tolérants au sel. Après tout, qui sait !

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